La triste joie de voir son enfant grandir

Il y a quelque chose que je ne connaissais pas, dont personne ne m’avait parlé, et que je n’aurais pas pu comprendre, de toute façon.

La triste joie de voir son enfant grandir.

J’aurais pu dire la douce tristesse aussi.

Peu importe le nom qu’on lui donne, on ne m’avait pas préparé à ça. À cette douleur poignante au coeur de voir les étapes passer et de savoir qu’elles ne vont jamais revenir. Que la seule chose qu’il va te rester des moments disparus, c’est peut-être des photos, des vidéos et des petits bouts de mémoires auxquels tu vas t’accrocher de toutes tes forces, terrorisée de les perdre un jour eux aussi.

Ton bébé grandit tellement vite. Et tu es si fière de lui. À chaque jour il découvre un peu plus le monde et réussit un peu plus à interagir avec lui. Tu ne pensais jamais être aussi fière de choses aparamment si banales. De la première fois qu’il attrape un jouet avec ses mains. De la première fois où il se retourne par lui-même. Qu’il réussit à tenir sa cuillère comme un grand. À te dire bonjour de la main.

Mais derrière ta joie et ton émerveillement y’a de la tristesse. Parce que pour chaque fois que tu gagnes quelque chose de nouveau, il y a quelque chose d’autre que tu dois laisser derrière. La dernière fois qu’il s’endors en buvant. La dernière fois qu’il s’exclame de rire quand tu éternues. La dernière fois que vous passez une journée entière sur le sofa, collés collés, juste vous deux.

Ton bébé grandit. Que tu aimerais donc retenir ces moments là! Pas pour toujours, non, mais juste un peu plus longtemps… Il me semble que tu aurais pu en profiter un peu plus. De ton petit bébé. Il grandit, mais un partie de toi souhaiterais si fort qu’il reste minuscule un peu (beaucoup!) plus longtemps.

Profites de chaque instant maman. Même ceux que tu vis en ce moment. Car un jour, tu vas regarder en arrière et tu vas te demander où ils sont allés, eux aussi.

C’est correct que ton coeur devienne un peu lourd quand tu tombes sur un mini cache-couche et que tu ne comprends pas comment ton bébé a déjà pu rentrer là-dedans. C’est correct qu’une partie de toi aie de la peine de voir grandir ton enfant, même si en simultané ton coeur se réjouis à la folie des nouvelles choses qui sont en train d’arriver.

T’as le droit de pleurer parce que ton bébé, justement, est en train de ne plus être un bébé.

Profites de chaque instant. C’est peut-être la dernière fois où vous allez vous regardez yeux dans les yeux pendant que tu le nourrit. Peut-être que c’est la dernière fois qu’il va lever brusquement ses bras et ses jambes dans les airs quand il fait le saut. Peut-être que c’est la dernière fois qu’il va s’endormir pendant que tu le berces, avec sa petite bouche qui tête dans le vide. Ou peut-être pas! Peut-être qu’il vous reste encore plein de fois à vivre ces moments précieux. Mais fait comme si. Fais comme si c’était la dernière fois parce qu’un jour, ça va être vrai.

Peut-être que ça t’ôtera un peu du poids de t’avoir dit que tu aurais pu en profiter plus.

Mais quelque part, je pense que cette nostalgie douce-amère est normale et qu’elle ne s’en ira complètement jamais. Que ça fait partie de la beauté d’être un parent.

Et que c’est un peu grâce à cette émotion là que, dans nos coeurs, nos bébés vont rester nos bébés pour toujours

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