Et après trois jours, il a pleuré,
“Maman.
Maman, je ne peux pas venir vers toi.
Maman, je suis tellement fatigué.
Maman, s’il te plaît vient me chercher,
S’il te plaît envoie de l’aide.
Maman,
Je ne peux pas terminer le voyage seul.”
Et aux premières heures du troisième jour,
Elle a déposé son ego,
Elle a déposé sa fierté,
Elle a versé ses larmes sur la terre.
Puis elle a fait un trou dans sa propre chair,
Pour faire ce que toutes les mères font:
Ce qui doit être fait.
Elle a loué ses rêves pour créer un chemin,
Et elle a ramené son amour de bébé à la maison.
À toutes les mamans qui ont vécues une césarienne: prennez soin de votre santé mentale aussi. Vous êtes des guerrières et la naissance de votre enfant est valide. Dans cette photo, j’étais droguée et en “badtrip”, en train d’halluciner et de tenter, de toutes mes forces, de reprendre contact avec la réalité pour pouvoir regarder mon bébé. Garder les yeux ouverts. Comprendre ce qui ce passait, ou j’étais, avec qui j’étais. Tenter de tout donner pour ne pas manquer ce moment qui ne reviendrait jamais.
La naissance de mon garçon reste aujourd’hui à la fois le plus beau et le plus traumatique événement de ma vie (la partie en maison de naissance, paisible, connectée et heureuse, versus la partie de la césarienne, en chute libre et en perte de contrôle, en train littéralement de “perdre la map” à cause des médicaments.)
En ce mois de la sensibilisation à la césarienne, j’aimerais vous dire: si un jour vous croisez une femme qui vous raconte sa chirugie avec encore des larmes au fond de ses yeux, ne lui dite pas: “tout ce qui compte c’est que bébé soit en santé.” On le sait, on est reconnaissantes d’être en vie avec notre enfant. Mais ce dont on a besoin, c’est seulement que notre peine soit entendue.
Photo: la gentille infirmière anonyme en salle d’opération
Traduction libre du poème par moi, écrit par Ann, tiré du livre HBC.